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mémoire de liseur
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2 juillet 2010

Le chiendent de Queneau

Après l’inévitable bousculade de la sortie, il se dirigea vers sa demeure, sautant de fondrière en fondrière, faisant sauter les cailloux de la pointe aveugle de ses richelieux .  Après vingt minutes de cette laborieuse marche, il se trouva devant la porte grinçante. Le chat n’était pas là. La porte refermée, il monta les quatre marches du perron.

Le voilà dans la salle à manger. Tout semble bien en place. L’enfant aux yeux cernés ferme lentement une Apologie de Socrate dans laquelle il a caché une photo dont il préfère garder pour lui seul la contemplation. Il lève un front pur, mais lourd d’obscénités nombreuses. La femme apporte la choupe.

Elle lui trouve l’air drôle.

Tu as l’air drôle, Untel, lui dit-elle.

Il se trouve en effet drôle.

       Oui, Unetelle, je me sens drôle, fit-il.

L’enfant absorbe la choupe avec précipitation. Avec sa cuiller, il fait tac tac dans le fond de son assiette. L’être plat prend son courage à deux mains, ces deux mains-là qu’il sent au bout de ses bras ; il prend son courage, c’est-à-dire il le crée . Après un violent effort, il commence :

       Tu sais, aujourd’hui, je me suis attardé  devant le chapelier, celui qui se trouve à gauche en sortant du Comptoir. Il y a quelque chose de très curieux en montre. C’est un chapeau imperméable.

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