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mémoire de liseur
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14 avril 2014

Un moment fort chez passou

 

Avertissement : ce qui suit n'a rien à voir avec mes lectures.

 

Ce jour-là, Mauvaises Langues/ArrêtezTout/ était de retour après une longue absence et Clopine cherchait un allié dans son délire trolliphobe.

 

Clopine dit: 13 avril 2014 à 15 h 05 min

Il n’en a pas toujours été ainsi sur la Rdl, Widergänger/mauvaise langue, et nous avons une responsabilité collective ( et vous, particulière!) sur le dévoiement constaté de ce lieu.

Au départ, en gros, deux lignes se dressaient en opposition : ceux qui considéraient qu’un blog comme celui-ci ne devait traiter que de littérature et d’art en général, avec considérations esthétiques et exhibition, non des boîtes à outils intellectuelles, mais des catalogues de références détenus par les uns et les autres. Oh, il y avait bien un peu d’ostentasion dans la façon dont celui-ci, ou celui-là, tenait à faire connaître l’étendue de son érudition, mais le plus souvent, l’érudition était bien réelle, l’intérêt pour le sujet non feint, et certains débats (sur des philosophes, etc.) étaient vraiment prenants, même s’ils étaient parfois si « pointus » qu’une béotienne dans mon genre n’y comprenait pas tout, d’autant que la propension à l’obscurité était de mise chez certains ; l’avantage de cette position était que le blog était d’une haute tenue. Les inconvénients, au départ, à part qu’on évitait d’expliquer patiemment à la piétaille de quoi il retournait, ce qui donnait un certain effet « d’entre soi », il n’y en avait guère. Certains débats étaient certes passionnés, mais on évitait les attaques personnelles, les spéculations sur les névroses des uns et des autres, l’affirmation du mépris, bref, tout ce qui rend le blog d’aujourd’hui étouffant, indigeste, et l’alourdit dans la vacuité, si je me peux me permettre cet oxymore.

Cependant, un débat récurrent comme celui autour de l’héritage de la Shoah (j’appelle ça comme ça pour aller vite, vous voyez sans doute à quoi je fais allusion la Mauvaise Langue) a provoqué des dégâts, parce que les barrières de la courtoisie ont cédé, et qu’au nom de la sacro-sainte « liberté d’expression », les insultes y sont allées bon train. Dans le même temps, il y avait une rigidification du blog.

Car une autre sorte d’internautes commençait à fréquenter les lieux, ceux que je pourrais appeler « les curieux innocents ». Ils venaient ici, attirés certes par la littérature, mais aussi par ce que les uns et les autres laissaient échapper de leurs vies et de leurs goûts. J’assimile cette posture à une promenade en ville, la nuit, quand on passe devant des fenêtres éclairées et que, le temps d’un coup d’oeil, on surprend un intérieur, une silouhette, uns scène domestique… Perso j’ai toujours adoré ça, parce que cela enchante mon imagination. Servies en plus au milieu des livres, je trouvais parfaitement raisonnable de laisser traîner, ainsi, des bouts de vie, ramassés ou non.

C’était parfaitement insupportable à quelques uns des beaux esprits de ce blog, qui ne supporte pas l’expression d’une quelconque émotion et qui, barricadés derrière leur savoir brandi comme un bouclier, n’ont que fort peu de cette générosité que les créateurs, généralement, répandent, comme Le Clézio et Rabhi par exemple. De sèches rappels à l’ordre, un certain mépris, ont commencé à s’installer…

Et puis il y a eu la parution de brèves de blog, qui a déchaîné tous les démons d’internet autour de ce blog. Les querelles des uns et des autres ont tourné à une ambiance de matches de catch. Et vous, la Mauvaise Langue, avec votre posture d’imprécateur, avec le fouet avec lequel vous cingliez les doigts de ceux que VOUS ne jugiez pas digne de participer aux débats, vous n’avez pas été le dernier à empoisonner l’atmosphère…

Les choses ont été s’envenimant, jusqu’à ce que le plus grand nombre des internautes qui avaient réellement quelque chose à partager entre eux tournent les talons. Les filles en premier, car les dérives machistes ont envahi le blog, avec de constants rappels à leur sexe adressés aux malheureuses inconscientes qui venaient ici. La seule à qui semblait plaire ce climat de machisme déchaîné, c’était Daaphnée. Il faut dire qu’elle n’aime guère la « concurrence »…

Longtemps, longtemps, j’ai répliqué à ce climat qui grimpait dans la violence, la raillerie, et vous avez raison ML, la méchanceté, en refusant absolument de me servir des armes de ceux que j’estimais pourrir le blog. A une insulte grossière, je répondais par une formule la plus polie possible, mais contenant cependant une réponse de bergère à l’agresseur. Je réclamais inlassablement de la courtoisie dans les échanges, et pauvre de moi, je tentais de « donner l’exemple »; je plaidais pour la bienveillance…

Peine perdue. Les trolls, si je me faisais discrète par exemple, ou si je quittais le blog, trouvaient instantanément une autre tête de turc, TKT en premier. Le seul conseil utile qui ait été donné était d’arrêter de « nourrir le troll », c’est-à-dire d’ignorer absolument les messages émis par ces plaisants personnages, venus ici dans l’unique but de se divertir en se moquant de l’objet de leur mépris. Un certain « Bergeret », sur son blog, a même été jusqu’à revendiquer tranquillement venir troller à mes trousses, ici, juste pour voir comment j’allais réagir, et pour se « réparer » de l’insupportable prétention que j’avais à m’intéresser à la même littérature que lui (dont c’était évidemment la chasse gardée). Et ce, quotidiennement, pendant trois ans, sans aucune pertinence, juste pour ricaner de mes réactions et tenter d’arriver au but suprême : me faire taire…

Depuis, la violence n’a fait que croître, en même temps que les positions des uns et des autres se durcissaient. Perso, j’ai cessé de pratiquer la bienveillance (qu’on assimilait ici à de la faiblesse), et j’ai commencé à renvoyer à ceux qui me déplaisaient, comme Jc, Daaphnée qui attaquait des filles que j’aimais beaucoup, D. qui venait simplement occuper la place sans jamais apporter une discussion qui en valait la peine, Christiane quand elle s’avance sournoisement et part dans ses affabulations (elle est l’amie de Chéreau, Proust doit être assimilé à un écrivain de la spiritualité religieuse et semble croire à l’immortalité, j’ai écrit une histoire érotique en me mettant en scène avec Clopin sur fond de fellation, etc.

Mais je le fais parce que je suis exaspérée, et surtout triste de voir un si bel endroit être ravagé comme ça .

Certes, si c’était à refaire, je crois que tous, enfin tous ceux qui aimaient la Rdl, son hôte, et la littérature, nous nous y prendrions autrement. J’avancerai beaucoup plus masquée, et j’éviterai de « raconter ma vie ». la ML, vous pourriez prendre l’engagement de laisser tomber les fils qui se rapportent à l’identité juive, car vous êtes incapable de traiter de ce sujet en mettant de côté votre subjectivité exacerbée sur ce sujet. D. ou Puck, vos si plaisantes, parfois, plaisanteries, seraient vivifiées par de vrais débats littéraires, et ne seraient pas de petites crapuleries adressées aux personnalités des uns et des autres. Jc, ah, Jc est un cas, parce que lui demander un effort, c’est faire dégonfler la baudruche qu’il ravitaille patiemment, tous les jours, en air vicié. Daaphnée, eh bien, vous pourriez nous parler un peu plus de vous, non comme une sorte de pin-up extravertie, mais comme la femme qui gagne sa vie que vous êtes. Et nous pourrions peut-être, en mettant de côté, chez les plus assidus et les plus virulents participants « sincères » de ce blog, nos plus gros défauts, arriver à déloger les trolls qui, comme les démons chez le Paphnuce d’Anatole France, sont entrés ici, se sont installés comme chez eux, en haut des étagères, sous les tables, et nous regardent de leurs yeux jaunes, avant de souffler sur nous leurs haleines empuanties de bêtise et de méchanceté.

 

La réponse, pour ceux qui connaissent Mauvaises Langues fut un chef d’œuvre de délicatesse :

Widergänger dit:  13 avril 2014 à 15 h 23 min

Clopine, aussi si vous ne répondiez pas à toutes les âneries qu’on vous jette à la figure ! Il y aurait peut-être un peu plus de débat au sujet de la littérature ici.

Quant à la Shoah, c’est un sujet qui fâche. C’est normal, il ne peut en être autrement. Quand je parle de la Shoah, il ne s’agit en réalité pas du tout de moi contrairement à ce qu’on pense ici. Ma famille ne sert que d’illustration de problèmes généraux qui se posent à la France et à l’Europe.

Ce que vous prenez le plus souvent pour une marque de mépris n’est pas vraiment du mépris. C’est simplement que le décalage entre votre perception des choses et la chose est souvent tellement abyssale qu’il est impossible d’entrer dans le labyrinthe de quelque explication que ce soit. Et le type de communication via un blog ne se prête guère à la didactique. Si nous avions été vis-à-vis, nous aurions pu prendre le temps de l’explication, de l’étude des textes et nous aurions pu avoir un tout autre rapport. C’est le « genre » littéraire « blog » qui n’est pas adapté à ce que nous y cherchions. C’est un genre un peu limité, étroit du bulbe. Les vrais échanges intellectuels ne peuvent pas en fait y avoir leur place, ni quelque débat profond que ce soit. C’est simplement un truc pour gens moyens qui y trouvent leur compte parce qu’ils ne comprennent pas en quoi c’est moyen. Tout commentaire qui n’est pas moyen sera forcément vilipendé. C’est en somme la loi du genre qui le veut. C’est indépendant de la personnalité des commentateurs. Il ne faut pas en attendre trop.

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