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mémoire de liseur
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12 août 2010

Emprunts à Eric Chevillard

En farfouillant dans les dossiers informatiques de Lucien, je trouve, dans un fichier intitulé Pompé sur l’autofictif, une sorte d’anthologie que voici :

Lundi  28 Décembre 2009

Lorsque l’on sait le peu d’intérêt que nos contemporains, pour ne rien dire de nos frustes ancêtres et sans parler de nos pâles descendants, portent à la littérature, la prétention de l’écrivain à l’universalité semble soudain assez risible. Il est ce chanteur qui pénètre sur la scène d’une salle minuscule en lançant à pleine voix à l’adresse d’un public clairsemé – Bonsoir Paris !

Vendredi 18 Septembre 2009

Fait remarquable : on prétend toujours que la littérature est morte quand tout le monde s’ennuie, quand c’est en réalité l’époque qui manque d’imagination.

Jeudi 6 Mai 2010

Tout écrivain qui parle publiquement de son livre en écrit une page encore, la page de trop, celle du dénouement nécessairement décevant qui met fin au prenant suspense. Voici éventé le secret qui nous laissait rêveur. L’inépuisable allégorie était donc une charge dirigée contre le voisin de l’auteur qui fait trop de bruit en beurrant ses biscottes.

Mardi 1er Juin 2010

Sous l’influence du cinéma, du rock, de la beat generation, de l’Amérique en somme, nous avons pris en horreur un certain tour d’esprit français, très littéraire, tout en mots, un peu emphatique ou ronflant, y compris quand l’ironie s’en mêle, que représentent aussi bien Lamartine qu’Alphonse Allais ou encore Brassens – et il faut bien admettre que cette langue est trop chargée pour laisser partir un cri, trop grammaticale pour reproduire certains déchirements de l’âme, trop sûre d’elle pour céder à l’angoisse, cependant elle témoigne d’une ambition folle, d’un rêve téméraire de conquête et de maîtrise absolue du monde par le verbe, plus délirante en cela et moins artificielle que bien des ululements de rage et de révolte. 

Samedi 26 juin 2010

Une bribe de conversation à la table voisine vole jusqu’à mon oreille : … Rimbaud, Verlaine, Baudelaire, pour moi, c’est bof, mais Eluard, oui, celui-là, top ! Je m’abstiendrai de ricaner, cette citation étant injustement sortie d’un contexte que j’ignore et dans lequel elle s’inscrivait en bonne logique et non sans pertinence, je n’en doute pas. 

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Commentaires
D
On copie-colle allégrement chez les Bergeret!<br /> Et zou! Comme dit...qui?
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