Jules Renard : Littérature fantastique
Le 25 Février 1894, Jules Renard notait dans son journal :
« Il faudrait distinguer le fantastique précis, analytique, géométrique, justifié de Poe, du fantastique de ceux qui imitent en lui ce qu’il y a de moins bon, de cette terreur qui consiste(Lorrain) à voir des pieds nus sous les portes, des rideaux écartés par une main, et des mains de femme fraichement coupées sur le marchepied d’un wagon, et à voir(Schowb) des gens dans un brouillard de Londres, qui collent aux passants un masque de poix, et les étouffent presque, et les trainent, ce qui fait dire aux autres passants : « Voilà encore un homme saoul ! » Le fantastique qui n’est que le rêve d’une imagination réréglée, pas dégraissée, n’a rien de commun avec le fantastique de Poe. La vie peut se passer de logique, la littérature, pas. »