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mémoire de liseur
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17 juillet 2010

La Compulsion créatrice selon R.Gary

« La compulsion créatrice, nous dit Romain Gary au chapitre XXI de Pour Sganarelle, demeure primitive, naïve, enfantine, barbare, source de joie et d’émerveillement. Elle est essentiellement un acte d’adoration de la vie. Lorsqu’on sait ce qu’elle doit à la survivance de l’enfant dans l’adulte, que cet adulte soit Balzac ou Malraux, on reconnait le caractère total de son obsession par elle-même, de son absorption en elle-même : il n’y a qu’à regarder un enfant jouer. Elle est essentiellement faite d’incompréhension : c’est-à-dire d’émerveillement. Elle ne perd jamais son caractère de jouissance. L’art est une barbarie aussi fondamentale, et inchangée, que celle de la sexualité, ou celle de la faim, et qui échappe à tout critère moral. Mais parce qu’on ne conçoit pas que le goût de la beauté et le bonheur puissent demander autre chose au monde de la réalité que la beauté et le bonheur, il est tout de même temps de reconnaitre qu’il n’y a pas de bonheur, de joie, de plénitude artistiques qui agiraient contre le bonheur, la joie et la plénitude vécus, qui se tourneraient contre eux. On peut, à partir de là, aller où l’on veut, mais seulement à partir de là : toute « couverture » à l’art est un problème pour le psychisme individuel dans ses rapports avec lui-même, ce n’est pas un problème pour l’art. Chacun a droit à sa source d’inspiration. »

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